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  Tout le long, le long, à suivre...
   
le long de l’AUBERT
 
Dernière mise à jour : 30 nov 2010
 


Suivre les pensées de Jean-Louis Aubert le long de la vie, bleu blanc sang, le ruisseau, la colonne vertébrale qui le lie à nous. Il glisse, surfe, il perle, soucieux de verser le liquide de sa vie dans l’averse de nos jours. Et nous, sous tant d’eau, on émerge à peine, tant de vagues déboulent devant nous, on a peine à voir où la vie nous mène.

Revenir un peu, arrière toutes, histoire de savoir où on est passé, ce qui a compté, et ce qui compte encore.


 
Pour une bio plus classique c'est par là !



la Scène

 

Le Centre Américain

Le Bataclan

Le POPB

Le Zénith de Paris

Le Théâtre des Champs Elysées

Le Virgin Megastore

L’Hippodrome d’Auteuil

la Seine

 

La Sous-Préfecture de Senlis

Le Bateau sous la Terre

Le Parc de Saint-Cloud

La Loupe

Les Studios Pathé

 

 

 

 

Tout le long, le long, le long de la Scène… (côté musique).

 


C’était le 12 novembre 1976, au 261 du boulevard Raspail, Paris XIVème.

L’histoire :

Les quatre membres de " ! " assurent un mémorable premier concert devant plusieurs centaines de personnes. Dix jours de répétitions dans la cave des parents de Richard Kolinka. Des tracts, des amis invités, des amis d’amis et ainsi de suite… Le groupe qui aurait appelé FR3 pour leur annoncer le concert à l’occasion de l’élection de Carter… Tous ces bricolages qui font que la salle était pleine. 200, 300, 400, 500 ou 600 personnes, peu importe. Mais les 4 étaient trop heureux (et sûrement trop chargés) pour compter. En tout cas, les gens attendaient bien les quatre de " ! ".

Les premières compositions de Jean-Louis Aubert (naïves, mais pas si mauvaises que ça ), des reprises bien tournées des Stones ou de Led Zep, et voilà que ce petit groupe fait preuve d’une pêche rare et insouciante. Etonnés, les futurs Téléphone, de voir affluence dans la salle. Etonnés, les amis, de voir que la lueur du Rock brille dans les yeux de ces quatre-là.

L’autre histoire :

Le groupe SEMOLINA (Daniel Roux, JLA et Richard Kolinka) a splitté quelques jours plus tôt. Ils avaient pourtant bien commencé : un nom emprunté du I’m The Walrussemolina pilchards, climbing up the Eiffel Tower " des Beatles, un 45 tours déjà sorti (Et j’y vais déjà/Plastic Rocker) et une bonne pêche. Mais pour une histoire de femme, dit-on, Daniel n’a pas suivi le mouvement.

Sauf que Richard a retenu la salle, et c’est bien dommage de la perdre. Heureusement Louis Bertignac est disponible. Il faut dire que tout ce petit monde se retrouvait sans cesse, dans l’une de ces grandes baraques où les nuits étaient bien plus longues que les jours. Côté bassiste, JLA accepte par défaut la petite copine de Louis, Corine Marienneau, mais vraiment parce que le temps presse.

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C’était le 26 mai 1994, au 50 du boulevard Voltaire, Paris XIe.

L’histoire :

Place BataclanSous ses manches longues Agnès B FRAGILE, Louis égrène un concert bien rôdé pour son Vas-y Guitare Tour. A la fin, Louis appelle Corine, invitée habituelle des concerts parisiens. Coco traverse la salle et glisse un brin de voix sur Ces Idées-là. Puis Louis tourne la tête vers le rideau, derrière et dis un truc du genre " il y a aussi deux autres amis, mais ceux-là, je ne vous les présente pas… ".

Richard et JLA déboulent. Délire dans la salle. Après quelques hésitations, JLA prend une guitare et Richard passe derrière la batterie. Le groupe lance Un Autre Monde. Sauf que Corine reste dans les chœurs, et c’est Martin, le bassiste de Louis qui est aux commandes. Le public arrache ses tripes et pousse Corine à prendre la basse. Ce qu’elle fait sur Cendrillon. Un partout. JLA et Louis ont chanté. Téléphone quitte la scène.

Lumières rallumées, public parti pour près de la moitié, voici que François Ravard (manager de Louis à l’époque) explose de signes vers le public –lui qui est si calme d’habitude-. Finalement Téléphone revient dans un délire collectif. Le groupe enchaîne Crache Ton Venin, Argent Trop Cher et termine par Un Peu De ton Amour. Le concert est fini. Après la sortie du public, Louis, Corine et Richard reviennent, histoire de parler un peu. JLA était parti juste à la fin du concert. Chacun est sonné. Téléphone est passé.

Jean-Louis est de retour au Bataclan en 2006 : du 1er au 4 mars il y lance le départ de la tournée Idéal Tour.

L’autre histoire :

Le 25 mai 1994, la veille, Louis était en concert à Creil, La Grange à Musique. A la fin du concert, comme d’habitude, Louis revient rencontrer les derniers sur place. Au bout de la discussion, il lâche " ouais, demain, y’aura les 3 autres. Ils ont demandé des places ". Après quelques regards bluffés des gens autour, il rajoute " je suis sûr qu’ils vont vouloir monter sur scène ". Aucune des personnes qui ont entendu ça n’ont dû bien dormir cette nuit-là.

Juste après le concert du 26, et donc la première vraie reformation de Téléphone dans la salle du Bataclan, Louis, Corine et Richard déambulent au gré des personnes qui les félicitent. Tous les amis sont là. Mais cette petite pause ne dure pas : Richard demande à Louis de faire vite, parce que JLA les attend chez lui. Et les deux compères partent…

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C’est arrivé jamais encore.

L’histoire :

Telephone devant BercyEpoque Le Jour s’est Levé. L’époque est trouble. Téléphone bat de l’aile, parce que chacun veut arrêter, ne serait-ce qu’un petit peu, le cycle Téléphone. Surtout Louis et Corine, qui en ont ras-le-bol des chansons imposées par JLA et veulent faire un peu autre chose. Pour l’ancien album, Un Autre Monde, et la tournée qui a suivi, c’est une série de concerts au Zénith qui avaient été choisis pour Paris. Avec l’énorme succès du single Le Jour S’est Levé, on commence à réfléchir à l’album (double ?) qui arrive, et donc au concert parisien. Et c’est Bercy qui hante les esprits. Faire Bercy. Il faut faire Bercy.

Le POPB est retenu pour 4 soirs. Ravard dit même 6 ou 7 soirs ! Bercy! Un rêve pour les artistes français à l’époque. Mais tout fout le camp, Téléphone se sépare avant d’enregistrer cet album. Il n’y aura pas de Bercy.

L’autre histoire :

6 ans plus tard, la question est encore d’actualité pour JLA. On sait Richard fou de Bercy. Il en rêve. On sait Aubert etou Virgin plus dubitatifs, plus incertains, plus hésitants. Mais quand même c'est Bercy ! Mais pour les financiers le risque paraît grand : mieux vaut un Zénith bien rempli, voire deux, plutôt qu’un Bercy pas complet. Pour la tournée H, ils se sont posé des questions. Temps à nouveau et Entends-Moi cartonnent. Alors, Bercy ? Toujours pas.

Le temps, passe ; JLA change. Maintenant, il ne faut plus remplir (heureusement, avec les faibles ventes de Stockholm), mais faire de chaque concert un moment à part, un petit événement. D’où la 3 pages de tournée, le Théâtre des Bouffes du Nord ou le Cirque d’Hiver. Bercy est loin aujourd’hui. Pour JLA en tout cas.

Pour l’anecdote, Téléphone a bel et bien fait Bercy ! C’était à l’occasion du concert Page/Plant, quelques mois après le Bataclan de Louis. Discrètement installés en VIP, Richard, Jean Louis, Louis et Corine, accompagnés d’Axel Bauer, ont suivi la prestation des 2 monstres sacrés, idoles parmi les idoles. Et lorsque deux fans de Téléphone leur demandent "alors les Téléphone, ça vous fait quoi de faire Bercy ?", Richard de répondre dans un grand éclat de rire "bah, on était bien installés...". Et à la sortie, sur le parvis, Bauer précédant les 4 et hilare de voir que personne ne les avait repérés !

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C'est arrivé depuis 1993

L’histoire :
Zenith avec Louis
Dans les quartiers nord-est de Paris, à La Villette précisément, est installé le Zénith, grande salle de concert, moderne mais chaleureuse. Crée sur le principe des arènes, il a sans conteste les faveurs de JLA. Et pas seulement parce que ceux qui y jouent sont de gauche, comme il disait lui-même en 1984 ! Ci-contre, Louis et Jean-Louis au Zénith le 2 avril 1993.

Le Zénith reste avant tout gravé dans les sillons vinyles de l’inoubliable double LP de Téléphone : LE LIVE. Sorti après la séparation du groupe, l’album retrace une tournée triomphale plombée par les 6 concerts au Zénith de Paris. Du 9 au 14 octobre 1984, sous un mur d’images (celles de l’album Un Autre Monde par François Sévémon), Téléphone enflamme la scène avec un rock bondissant pendant que les fans insatiables hurlent le nom des 4 dans des rappels interminables.

Près de dix ans plus tard, Jean-Louis est en tournée pour son 3ème album solo : H. Et parmi ses premières dates, il passe le 2 avril 1993 par le Zénith de Paris. Reprenant le look " marin de science-fiction " de son clip Temps à Nouveau, dont le long manteau noir emprunté à sa femme France, JLA défend fièrement son album. Le succès est complet. Au point qu’une seconde date est programmée au 8 novembre 1993, puis rapidement une troisième date : le 7 novembre 1993. Le concert du 7 novembre, sous les caméras de Canal+ (pour une vidéo reprenant dans un mélange étonnant des titres des 2 concerts et qui sortira le 16 avril 1994) et sous les micros de Virgin (qui prépare le live Une page de Tournée), est un concert tendu, un peu tenu, et finalement raccourci. La prestation du lendemain est indéniablement meilleure : JLA en pleine forme assure une demi-heure de concert supplémentaire avec Moments, Tel est l’Amour, Le long de l’eau et Crache ton Venin. Plus récemment, en 2002, 2 dates, les 7 et 8 novembre (encore), pour la première partie de Fait Tournée puis le 13 juin 2003 qui donnera des images et du son pour le premier DVD : Comme on a fait. Mars 2006, trois nouvelles dates sont annoncées en tout début d'Idéal Tour.

Non content d’y assurer des prestations rares, JLA revient régulièrement traîner sa guitare à l’occasion de soirées à but humanitaire : le 7 avril 1994, contre toute attente et entouré de rumeurs, JLA apparaît pour Sidaction, la Soirée contre le Sida, à plus de 2 heures du matin, accompagné à la guitare et au chant par Louis Bertignac pour une reprise d’anthologie d’Au cœur de la nuit. Le 10 juin 1994, il passe et interprète "La Bombe Humaine" en duo avec Lokua Kanza pour une soirée " Musique contre l’oubli " organisée par Amnesty International. Le 23 mai 1997, il participe à la soirée des enfants de la terre de Yannick Noah, et interprète "Le jour se lève encore" seul en acoustique et "la bombe humaine", en duo avec Lokua Kanza. Enfin, le 12 juin 1998, il vient soutenir Act Up avec Louise Attaque, les Wampas ou encore Miossec, et chante, seul cette fois, "La Bombe Humaine".

L’autre histoire :

L’autre histoire : Paris, et le Zénith plus particulièrement, réussissent à Aubert qui aborde toujours cette scène différemment. Humain avec un grand H comme l’annonçait l’immense rideau cachant la scène en 1993. Mais aussi théâtral avec l’immense décor aux couleurs du Bateau sous la Terre, la descente de l’estrade de la batterie de Richard en forme de H, le mégaphone pour Le Bateau sous la Terre, des lumières et des effets unis pour une ambiance très… H ! JLA s’accommode finalement bien de cette salle, lui qui trouvait, en 1984, que les structures métalliques parasitaient les sons et que la condensation humidifiait dangereusement le carton des amplis ! ! !

Zénith et Jean-Louis, une histoire humaine, donc. JLA fortement Humain lorsque Louis Bertignac le rejoint sur scène le 2 avril 1993, après un concert puissant, pour un rappel inattendu avec Un Autre Monde et Un peu de ton Amour comme deux étendards flamboyant aux couleurs de Téléphone. Huit ans qu’ils n’avaient plus joué sur scène ensemble ! Le public est médusé et muet de surprise devant ce duo si demandé. Sept mois plus tard, c’est un JLA tendrement Humain qui interprète Cascade pour son jeune Arthur (8 ans à l’époque) présent au concert le soir du 7 novembre 1993. Fatigué et visiblement malade, JLA avait tout de même assuré une prestation plus qu’honorable. Le lendemain, au milieu de Solitude, JLA s’arrête, pris d’une étonnante " absence ", alors qu’une jeune femme venait de crier " Jean-Louis , on t’aime ". " Moi aussi je vous aime " avait-il alors répondu, non pas dans un élan de niaiserie à la Bruel, mais dans un mouvement de sincérité rare et fort.

Rare et fort toujours (à croire que JLA aime ça !) le duo avec Bertignac
pour la soirée du Sidaction. Fatigués (et pas seulement fatigués) après 8 heures d’attente,Zenith avec Louis les deux comparses, installés sur des tabourets, offrent en acoustique un Au cœur de la nuit vibrant. On retiendra surtout l’image forte de ces amis qui se retrouvent, de leurs petits gestes révélateurs comme leurs deux pieds battant la mesure dans un mouvement inné et complice. Et, à nouveau en 2002, le 8 novembre. JLA lance au rappel "y'a une chanson qu'on me réclame souvent que je ne peux pas chanter, alors j'ai demandé à celui qui l'a faite, de venir vous la chanter", Louis fait son entrée pour Cendrillon...


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Le Théâtre des Champs Elysées


C’était la révolution Tommy .

L’histoire :

Quelques années après les autres, JLA se fait son mai 68 à lui tout seul. En petit rebelle sympathique de l’ouest parisien, il assiste avec ses copains Olive et Max (leur groupe à l’époque s’appelait Masturbation) à un concert des Who au Théâtre des Champs Elysées. Période sortie du double album Tommy, l’opéra-rock surdimensionné. JLA dira plus tard y être allé pour le titre I’m free, juste pour entendre ça. Seulement voilà : un concert des Who, c’est avant tout une débauche de son, d’énergie, de puissance. On a l’impression de toucher du doigt le rock, le vrai.

JLA ne fait pas exception à la règle : il ressort bien plus qu’ébranlé de ce concert. Il ressort musicien. S’il y avait un acte fondateur à sa carrière d’artiste, ce serait ce jour-là. Le jour où JLA apprend que l’on peut construire sa vie autour de la musique, et surtout du rock.

L’autre histoire :

La grande leçon de ce concert est ailleurs. Le hasard voulait que Louis Bertignac assiste aussi à ce concert. Or lorsque les deux se rencontrent plus tard, ils ont tous les deux tiré la même conclusion de leur soirée au Théâtre des Champs-Elysées : en voyant les Who sur scène, JLA et Louis comprennent qu’un groupe, c’est avant tout sur scène qu’il existe.

C’est ce qu’ils vont appliquer de quelques années plus tard avec Téléphone. Car sans les Who, et sans les Stones, Téléphone n’aurait purement et simplement pas existé.

L’influence des Who ne s’arrête pas là : lorsque Jean-Louis intègre le groupe Sémolina, Daniel Roux et Richard ont déjà à leur actif la composition d’un opéra-rock… il faut dire que Richard est complètement dingue des Who ! Et c’est évidemment le jeu de batterie surpuissant de Keith Moon qui avait retenu son attention…

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Le Virgin Megastore


C’était le 29 avril 1997, sur les Champs Elysées, Paris VIIIème.

L’histoire :

au Virgin avec Richard

JLA, au Virgin Megastore, c’est bien sûr le 29 avril 1997, un concert minutieusement organisé sur les toits, ou plus précisément sur la terrasse Martini. Mais ce n’est pas que ça.

C’est par exemple, pour la sortie de Bleu Blanc Vert, JLA et Richard trempant leurs doigts dans de la peinture pour dédicacer l’album ! C’est aussi le 12 janvier 1994 une dédicace et un mini-concert quelques semaines après le succès de deux Zénith de la tournée de H. Pendant que JLA signe photos et albums, Jane Birkin, passant par hasard, vient lui voler un baiser avant de s’enfuir… Puis JLA enchaîne par un set acoustique de 8 titres bien rôdé dans lequel vient se glisser son excellente reprise de Mother’s Little Helper.

Et voici donc le 29 avril 1997. Les premiers acheteurs de Stockholm ont droit à un pass pour un concert à 17h, sur les toits. Une poignée de personnes assistent donc à un concert aérien, retransmis en direct en bas. 7 titres de Stockholm, puis Temps à Nouveau et Entends-Moi. Le moment est gravé, intemporel et magique. JLA, guitare en main ; Daniel, discret et timide ; Le Baron, dandy du rock ; et Richard, funambule dans l’ombre, lançant ses baguettes dans le ciel de Paris… Le 15 novembre 2006, un concert, dans le magasin cette fois-ci, fête la sortie de l'album Idéal Standard.


L’autre histoire :

Concert sur la térrasse MartiniSi JLA est incontestablement une bête de scène devant cent, mille ou dix mille personnes, ce n’est pas la même chose devant un petit groupe ou devant une seule personne. JLA timide, voire mal à l’aise, c’est ce qu’on peut découvrir lorsqu’on s’adresse à lui, de fan à " idole ". En fait, JLA à l’air gêné par cette admiration. Non pas l’admiration pour ses chansons, qu’il semble beaucoup apprécier, mais l’admiration pour sa personne. Il affiche alors son petit rictus habituel, sa façade insondable, barrière protectrice infranchissable.

Ce concert, sur les toits de Paris, n’était pas innocent. C’était bien sûr un hommage au mythique concert des Beatles sur le toit de Apple le 30 janvier 1969. A la fin des séances d’enregistrement d’un album-qui ne verra d’ailleurs jamais le jour-, les Fab Four organisent cet incroyable concert -qui sera le dernier du groupe-, d’une maturité musicale rare. Depuis, seul le groupe U2 a tenté l’expérience, même si ce n’était que pour la réalisation d’un clip. Après ce live de JLA au dessus du Virgin, Paris a remis ça avec Smashing Pumpkins à la Fnac des Ternes.

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L’Hippodrome d’Auteuil


C’était le 14 juin 1982.

L’ histoire :

Telephone : 1ere partie des Stones

L’histoire est maintenant bien connue de tous. Le 14 juin 1982, Téléphone fait le première partie des Rolling Stones. Impensable ! Les quatre jeunes fougueux, dont JLA, ouvrent le bal devant l’un de leurs groupes fétiches. Un symbole fort.

Bien sûr, on le sait, les groupes qui passent avant les Stones n’ont droit à aucune gentillesse. Ni de la part des Stones, qui ne font aucun effort pour favoriser un autre groupe qu’eux ; ni de la part des fans : ils viennent pour les Pierres qui Roulent et n’ont d’yeux pour personne d’autre.

Le concert fut rude, on le sait. La technique n’a pas suivi. Jacks trop courts ou amplis foutus, les quatre n’ont pas pu assurer grand chose. Dure Limite, sorti officiellement 11 jours plus tôt résume parfaitement la situation. Pour JLA, le rêve " Stones " est brisé. Téléphone a été médiocre ; pas de leur faute, mais tout de même, le fossé est creusé.

L’autre histoire :

Les Pierres qui Roulent sont en fait des meules qui écrasent et broient patiemment.

Mick Jagger est effectivement un manipulateur parfait. Conscient de la médiocrité du dernier album du groupe (Black and blue) et du peu d’intérêt que suscite le groupe à ce moment, Jagger a une idée. Pour toute la tournée des Stones, il choisit en première partie le groupe le plus en vue. Pour la France, aucun doute : c’est Téléphone.

Téléphone refuse. Puis Jagger revient à la charge, avec invitation et concert privé, et séduit les 4. Corine utilisera d’ailleurs le terme de " pute " pour parler de Jagger. Etourdis par les sirènes, le groupe accepte. Mais si les Stones avaient besoin de Téléphone, ce n’est que pour être sûrs que le public se déplacera en nombre. Pour le reste, on fait comme d’habitude : sur scène, il ne doit y avoir de succès que pour les Stones. Quels que soient les moyens d’arriver à cette fin…

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Tout le long, le long, le long de la Seine… (côté vie).

 

La Sous-Préfecture de Senlis


C'était de 1959 à 1966.

L’histoire :

L'histoire de JLA passe par Senlis, les bords de la Nonette, et la place Gérard de Nerval. La famille Aubert suivant fidèlement Monsieur Aubert Père, elle déménage de Nantua (où naquit Jean-Louis) pour l'Oise et la Sous-Préfecture de Senlis. JLA y grandit, de 4 à 11 ans, entouré de ses deux sœurs, de son père sous-préfet et de sa mère " femme de sous-préfet ". Il a, semble-t-il, une enfance joyeuse, un peu dorée bien sûr, de part la position de son père. Entouré de grandes maisons, de chauffeurs, de concierges et des grands jardins, JLA suit la vie de ses parents mais envie un peu la vie des enfants moins aisés que lui. De fait, ses journées lui semblent longues et creuses.

A l'école, il ne pose pas de problèmes, ses instituteurs étant des personnes proches et plutôt compréhensives. En dehors de ça, il tourne beaucoup autour de son père. Parce que son père lui construit des jouets. Parce que son père, tendance artiste refoulé, lui joue des chansons à la guitare. Et parce que son père, féru de grec, latin et d'étymologie, lui transmet l'amour des mots. Jusqu'à ses dix ans, Jean-Louis, comme ses deux sœurs, est élevé par des bonnes, des nounous. Il fait du vélo dans les allées du vaste jardin attenant à la Sous-Préfecture. Il est aussi scout, et même enfant de chœur. Sa vie est réglée et bien réglée. Au milieu de tout ça, JLA regarde. A l'école, par la fenêtre, son père. Il regarde, passif, il absorbe tous les détails de sa propre vie.

 

L’autre histoire :

La véritable histoire de JLA à Senlis, c'est une histoire d'initiation. Pas seulement les premiers émois sexuels que constituent les " touche-pipi " avec Mignonne sa nounou antillaise… C'est d'abord et avant tout le premier contact avec la musique : sa sœur écoutant des disques dans le grenier, des groupes dont le nom est difficilement compréhensible (les Be-a-tles ou les Stones). Son père lui jouant de la guitare. Et finalement JLA jouant un rythme sur deux cordes de guitare. Une initiation bien heureuse même si elle n'a rien de décisive pour le petit garçon. A cette époque.

Le plus important, c'est que JLA s'ennuie. Certes, il n'attend rien… mais rien ne vient. Donc il regarde. Il sera par exemple le témoin des discours officiels de son père aux notables. D'un côté, on a les discours officiels, les notables, la jeunesse " dorée ", les chauffeurs et concierges, l'enfant de chœur et les grandes maisons. De l'autre, on a la solitude, l'attente, l'ennui, l'envie, et surtout une certaine amertume vis-à-vis des adultes… Les ingrédients sont réunis : JLA attend, attend de la vie. L'étincelle va venir juste après Senlis. La famille Aubert déménage à nouveau. Cette fois, c'est direction Paris. Et Paris, quelques mois avant 1968, sera l'étincelle idéale pour un petit jeune en attente, frustré et prêt à se lâcher.

Un souvenir de l'époque  : Photo de classe, saurez vous le retrouver ?

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Le Bateau sous la Terre


C’était à l’époque de H, à l’Hôpital Ephémère, 2 rue Carpeaux, Paris XVIIIème.

L’histoire :

l'escalier du bateau sous la terre
L’ancien Hôpital Bretonneau, voisin du cimetière Montmartre, a eu une belle résurrection. Il faut entrer, montrer patte blanche, puis aller sur la droite, tout au fond, pour trouver l’ancienne chaufferie de l’hôpital, devenue le QG de JLA pendant l’enregistrement de H. La maison-studio garde les traces du passage. Mais le plus intéressant commence là, juste devant la maison.


Quelques marches vers une cave. Et surtout ces mots, " Bateau ss LA TERRE ! ", peinturlurés là sous une flèche qui invite à la descente. Ils y aussi quelques graffitis aux noms évocateurs, tendance époque Téléphone, certainement l’œuvre de Richard ou d’un autre. Enfin atteindre la Bateau Sous La Terre… les voiles sont là, tendues comme en plein vent, animées par la musique qui a soufflé ici pendant des heures. Tout le matériel tient ici, dans ces quelques mètres carrés, reconvertis pour l’occasion en bateau… sous la terre !

L’autre histoire :

JLA a suivi régulièrement ces studios éphémères, sortes de provocation à la face de la Mairie de Paris qui ne faisait pas grand chose. L’association Usine Ephémère a déjà enfanté, avec l’Assistance Publique, de locaux pour les jeunes artistes. Ces locaux qui ont vu répéter énormément de petits groupes, tels que Bertignac et les Visiteurs ou Aubert n’Ko. Un CD est d’ailleurs né de ces sessions, même si aucune production signée JLA n’a vu le jour.

Volonté de s’approprier une image " underground " ou réelle envie de travailler dans cette ambiance de bric et de broc, peu importe. JLA foule le pavé parisien de ses galoches encore un peu rebelles. JLA flirte sans cesse entre mondanités et caniveaux. Sûr qu’il paraît bien plus à l’aise dans la petite chaufferie de l’hôpital Bretonneau ! Mais, mais, mais… personne ne l’a forcé à faire Sacrée Soirée ou à rencontrer Mitterrand à l’Elysée. C’est lui qui a choisi…

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Le Parc de Saint Cloud


C’était hier et demain.

L’histoire :

vue du Parc

Saint Cloud n’est pas qu’un tunnel qui encrasse la sortie ouest de Paris en direction des Yvelines.

Près de la gare de Marne-La-Coquette, il faut être un habitué pour savoir que s’ouvre là un des plus beaux parcs de la région (même si la tempête de Noël 1999 a laissé ses séquelles). Il faut passer au dessus de l’autoroute, et entrer dans le bois, après s’être acquitté d’un droit de quelques francs (lorsqu’un gardien est à l’entrée, sinon, c’est gratuit). Après plusieurs centaines de mètres d’une petite route sous les arbres apparaît une vue imprenable sur Paris. Là, au milieu d’un parc remanié par la main de l’homme, les fontaines et statues créent un univers irréel, avec vue sur la Tour Eiffel et les immeubles de Paris.

JLA aime à s’y promener. La nature à Paris, un bon compromis. L’irréel à Paris, un autre compromis. Puis il suffit de se glisser sur les pavés pour quitter le Parc et arriver sur les quais de la Seine à la hauteur de Saint Cloud.

L’autre histoire :

Vue du parc 2


Bien sûr, c’est plus terre-à-terre, mais ce parc, c’est surtout un moyen d’éviter l’autoroute A13, surchargée à cet endroit. JLA pourrait prendre l’autoroute et sortir au tunnel de Saint Cloud, traverser la Seine et longer les quais sur la droite. Mais il choisit un chemin moins direct, peut-être plus vivable.

JLA quitte donc son " home sweet home " et évite adroitement les bouchons en longeant les bois, en passant par le Parc, pour arriver enfin à quelques centaines de mètres du Studio La Loupe à Boulogne-Billancourt. Le Parc de Saint Cloud reste tout de même le meilleur moyen de flâner dans la nature avant d’aller au Studio.

Mais le Parc n'influe pas que sur l'inspiration de JLA. Son travail et sa discographie y ont été fortement transformé. En effet, quelques jours avant de partir à Stockholm enregistrer l'album éponyme, JLA s'y est fait voler son sac. Et ce sac contenait plusieurs années de textes, de musiques et d'idées... Drôle de destin ! JLA enregistrera finalement un album presque spontané et live, privilégiant l'inaccompli et les hasards de la vie.

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La Loupe


Peandant 10 ans, c'était là que ça se passait.

L’histoire :

Le studio Laloupe

A quelques mètres de la Seine (encore !), près des quais de Boulogne-Billancourt, JLA a fait de ce studio son repère. Après le Bateau sous la Terre et la tournée H, il a investi cet endroit pour travailler sur le live Une Page de Tournée. Il y était pour la préparation de Stockholm et pour l'enregistrement de Commun accord. Le studio, rebaptisé La Loupe (surnom de JLA pour ceux qui ne le sauraient pas), est ainsi devenu le QG du groupe, l’endroit où l’on accueille les journalistes, etc., etc.

Le studio est installé dans une maison de 3 étages. Rien ne filtre de l’extérieur ; impossible de savoir que JLA répète ici. A part cette inscription La Loupe sur la sonnette. Pourtant vous connaissez déjà l’endroit. Avec les photos sorties depuis le lancement de Stockholm, les reportages faits dans le studio ou le site officiel de JLA qui reprend fidèlement les trois niveaux, vous avez déjà fait le tour du studio.

L’autre histoire :

Pour entrer :-)

Si le studio donne l’apparence d’un endroit secret et caché, la réalité est bien loin de tout ça. Cette adresse circulait dans les derniers temps, trop facilement. JLA a choisi de faire venir un peu tout le monde dans ce studio. Bien sûr, il faut y être invité… mais tant de fans, de journalistes et d’amis y sont déjà passés… En 2002, les finances ne suivent plus, coup dur, Jean-Louis doit faire ses valises et abandonner son studio.

 

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Les Studios Pathé


C’était en août 1977.

L’histoire :

Téléphone signe ! Moins d’un an après leur premier concert, un an de progression spectaculaire, les 4 signent avec EMI Pathé Marconi. Après avoir foutu la pagaille dans beaucoup de maisons de disques, du haut de leur succès naissant, ils choisissent Pathé grâce à Philippe Constantin, qui était alors le seul à bien capter l’intérêt et l’esprit de Téléphone. Le 25 août 1977, ils s’engagent pour 3 albums étalés sur trois ans. Pathé a déjà tout planifié : les répétitions et l’enregistrement du premier album auront lieu au Studio Eden de Londres. Un must pour le petit groupe français ! Mais avant de lancer la machine, Pathé fait répéter le groupe dans leurs fameux studios parisiens, les studios Pathé Marconi (EMI) à Boulogne-Billancourt. Téléphone a quelques jours pour se faire à l’ambiance de travail d’un studio.

Début de l’année 1979, Téléphone repasse aux studios Pathé pour le début de l’enregistrement de Crache ton venin, qui sera finalisé au Red Bus de Londres. Ils reçoivent à cette occasion leur tout premier disque d’or pour les 100 000 exemplaires du premier album. Août 1980, Téléphone fait une nouvelle halte aux Pathé Marconi, dans le marathon de l’enregistrement d’ " Au cœur de la nuit ". Après Berlin, avant New-York, les 4 reviennent à Boulogne-Billancourt alors que le contrat avec Pathé s’achève…

L’autre histoire :

Les studios Pathé Marconi restent dans la tête des 4 un passage inoubliable. Simplement parce qu’ils ont joué à côté, pendant, avec les Stones. Car les studios Pathé, c’était à l’époque LE studio des Stones. Pour Téléphone, c’est le bonheur… chaque petit instant est donc devenu une légende.

Il y a Mick Jagger dans les couloirs qui chantonne La bombe humaine et qui félicite JLA lorsqu’il le rencontre ; il y aussi un jam avec Charlie Watts et Bill Wyman toute une nuit, avec un petit passage de Jagger au tambourin. Mais il y a surtout la fois où Téléphone arrive pour répéter (pour Crache ton venin) et que les Stones ne sont pas là : les 4 en profitent, prennent les instruments, jouent les Stones avec le matos des Stones, vident le frigo et les bouteilles, foutent le bordel, etc., etc. L’endroit ne pouvait devenir que mythique !

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